Monero, l’une des plus connues – et sans doute la plus sulfureuse – des cryptos anonymes, avait fait souvent parler d’elle concernant les logiciels malveillants (malwares) qui permettent à des pirates informatiques de faire miner, à leur compte, des XMR à des ordinateurs infectés.
Les malwares de minage, une plaie qui se répand, avec une crypto privilégiée : XMRComme nous allons le voir, les travaux publiés ce 11 juin 2018 par Josh Grunzweig, chercheur au Palo Alto Networks, vont effectivement confirmer cet état de fait. Le chercheur a tout d’abord mis en évidence dans son étude que, le nombre de logiciels malveillants cherchant à infecter un ordinateur pour lui faire miner des cryptomonnaies, avaient connu une véritable explosion depuis fin 2017, et tout particulièrement pendant ces premiers mois de 2018.
Un autre élément très intéressant de ces recherches : la répartition des cryptomonnaies « bénéficiant » de ces malwares. En effet, on constate que les malwares visant à miner le King des cryptos, alias Bitcoin, ne représente même pas 9% du total, bien que le BTC soit la 2ème crypto la plus touchée. Peut être en partie dû à sa difficulté de minage. En revanche, bien loin devant et en 1ère place se trouve Monero (XMR), avec 84% (!) des malwares de minage le concernant.
5% du «circulating supply» de Monero miné frauduleusementD’après ses recherches, Josh Grunzweig a précisé que « (…) les moneros [issus de malwares] total représenteraient environ 5% de tout les moneros en circulation (…) ». Il a en effet déterminé que près de 800 000 unités de Monero étaient issues des logiciels de minage malveillants, sur les 16 millions d’unités existantes au total.
Au moment d’écrire ces lignes (en plein marché baissier des cryptos), le cours du Monero est descendu à 125$ l’unité, mais cela représente tout de même à ce prix 100 millions de dollars. Le chercheur précise également que « le hashrate [puissance de calcul] total (…) représente environ 2% de la puissance de hachage globale qui exploite le réseau Monero », soit 19 MH/s qui seraient fournis par des ordinateurs infectés de malwares de minage.